L’Égypte et le Japon : une alliance durable entre culture, diplomatie et développement durable
Lorsque l’Égypte a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1922, le Japon a été l’un des premiers pays à reconnaître officiellement son statut de nation souveraine. Depuis lors, les relations entre Le Caire et Tokyo se sont développées sur la voie d’une coopération pacifique, fondée sur la confiance et le respect mutuel. Au cours de plus de cent ans, les deux nations ont renforcé leurs liens par la diplomatie, l’économie, la culture et l’éducation.
Malgré leur distance géographique et leurs profondes différences culturelles, l’Égypte et le Japon partagent une vision commune de l’ordre international : multilatéral, pacifique et fondé sur des règles. Une vision qui s’est traduite, au cours des dernières décennies, par des partenariats concrets à l’échelle régionale et mondiale.
Diplomatie économique et infrastructures stratégiques
Le Japon est désormais l’un des principaux partenaires asiatiques de l’Égypte en matière économique et d’infrastructures. Grâce à l’action de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), des projets fondamentaux pour le développement du pays d’Afrique du Nord ont été mis en œuvre. Parmi ceux-ci, se distingue le Grand Musée égyptien, aux portes des pyramides de Gizeh : l’une des plus grandes œuvres culturelles du monde moderne, réalisée également grâce au financement et à l’expertise japonaise. La contribution japonaise a été cruciale non seulement pour la construction, mais aussi pour la conservation des antiquités égyptiennes selon les normes muséales avancées.
D’autres initiatives comprennent l’amélioration du réseau de métro du Caire et le soutien aux centrales énergétiques durables, conformément aux objectifs de l’Agenda 2030. La présence japonaise en Égypte ne se limite pas aux investissements : elle représente un modèle de coopération basé sur le transfert de savoir-faire et d’efficacité technique.
Éducation et recherche : l’université du futur parle japonais
Un autre pilier de la collaboration entre les deux pays est la formation. L’Université Égypte-Japon des Sciences et Technologies (E-JUST), inaugurée à Alexandrie, représente l’un des projets académiques les plus innovants du continent africain. L’université, née d’un partenariat bilatéral, combine l’approche pédagogique japonaise avec les besoins éducatifs égyptiens, en mettant l’accent sur la recherche appliquée, l’ingénierie et l’innovation technologique.
Chaque année, des dizaines d’étudiants égyptiens reçoivent des bourses d’études pour étudier au Japon, tandis que les universitaires japonais contribuent à la croissance du système universitaire égyptien. Il s’agit d’un investissement stratégique dans les nouvelles générations et dans la construction de compétences partagées, qui renforce la diplomatie culturelle entre les deux pays.
Culture, imaginaire collectif et échanges symboliques
L’Égypte a toujours exercé une fascination universelle, capable d’inspirer l’art, le cinéma et la littérature. Le Japon, comme beaucoup d’autres pays, est depuis longtemps fasciné par la richesse symbolique de l’Égypte ancienne : des pyramides aux hiéroglyphes, des pharaons aux mythes religieux. Cette fascination a donné lieu à d’intenses échanges culturels et artistiques, visibles dans des festivals, des expositions itinérantes et des contenus créatifs diffusés dans le monde entier.
Ce n’est pas un hasard si l’un des produits numériques les plus emblématiques inspirés de l’Égypte est la machine à sous Book of Dead, dont le succès international témoigne de la manière dont l’esthétique égyptienne continue d’influencer l’imaginaire mondial, même dans les produits de divertissement. Parmi les consommateurs japonais, ces types de références sont souvent liés à un véritable intérêt pour l’histoire ancienne, la mythologie et l’archéologie, domaines dans lesquels le Japon lui-même a une longue tradition d’étude et de préservation.
Nouveaux défis communs : durabilité et stabilité régionale
Ces dernières années, la coopération entre l’Égypte et le Japon s’est encore renforcée dans le domaine de la durabilité environnementale. À l’occasion de la COP27 à Charm el-Cheikh, le Japon a confirmé son soutien à la transition écologique de l’Égypte, à travers des programmes de réduction des émissions, d’innovation verte et de gestion de l’eau.
Dans le même temps, le Japon a reconnu le rôle géopolitique de l’Égypte dans la stabilisation du Moyen-Orient et la médiation des conflits régionaux. Une position que Tokyo considère comme fondamentale pour la sécurité mondiale et qui contribue à renforcer l’axe diplomatique entre l’Asie et l’Afrique du Nord.
Un partenariat basé sur la vision et la continuité
La relation entre l’Égypte et le Japon représente un exemple vertueux de la manière dont deux nations éloignées en histoire et en géographie peuvent construire une relation solide et durable. La culture, l’éducation, le développement et la durabilité sont les piliers d’une coopération tournée vers l’avenir, consciente que ce n’est qu’à travers le dialogue et le partage des compétences que nous pourrons faire face à un monde de plus en plus interconnecté. Le siècle dernier a posé les bases. Le prochain sera le terrain sur lequel récolter les fruits d’une alliance de plus en plus stratégique.