Le Japon approuve un nouveau programme de stagiaires étrangers pour renforcer la protection des droits

Le Japon approuve un nouveau programme de stagiaires étrangers pour renforcer la protection des droits

Le gouvernement japonais a approuvé vendredi une politique visant à remplacer son programme de formation controversé pour les étrangers, prévoyant une meilleure protection des droits, une plus grande flexibilité pour changer d’emploi et une surveillance plus stricte.

L’approbation lors d’une réunion ministérielle fait suite aux propositions d’un panel gouvernemental l’année dernière, mais prend également en compte les discussions au sein du Parti libéral-démocrate au pouvoir visant à interdire aux stagiaires de changer d’emploi pendant une période maximale de deux ans.

Cette approbation ouvre la voie au gouvernement pour soumettre des projets de loi au Parlement dès mars pour introduire le nouveau système.

Le programme actuel de formation de stagiaires techniques, en place depuis 1993, a été conçu pour transférer des compétences vers les pays en développement, mais il a été critiqué comme un prétexte pour importer de la main d’œuvre à faible coût alors que la population japonaise en âge de travailler diminue.

Il est doté de règles strictes qui interdisent largement aux stagiaires de changer de lieu de travail sans raisons impérieuses, et nombre d’entre eux se sont enfuis en raison d’abus tels que des salaires impayés et du harcèlement.

« Nous voulons faire du Japon un pays où les talents étrangers choisiront (de travailler) », a déclaré le Premier ministre japonais Fumio Kishida à propos de cette décision.

« Nous poursuivrons nos travaux sur la base de cette politique », a-t-il ajouté, ordonnant aux ministres d’améliorer les conditions d’acceptation des travailleurs étrangers.

Mais alors que le rapport final du comité indique que les stagiaires devraient en principe être autorisés à changer d’emploi après avoir travaillé un an, les législateurs ont exprimé leur inquiétude quant aux éventuels exodes de stagiaires des zones rurales vers les zones urbaines, où les conditions sont meilleures.

Le gouvernement a finalement décidé de fixer à deux ans, selon les domaines, une limite maximale aux transferts d’emploi.

Une autre exigence sera que les stagiaires aient réussi le niveau le plus simple « N5 » du test de compétence en langue japonaise ou le niveau « N4 » démontrant une compréhension des bases du japonais.

Les organismes de contrôle, qui agissent en tant qu’intermédiaires et surveillent les entreprises qui acceptent des stagiaires étrangers, seront rebaptisés « organismes de soutien au contrôle » et devront nommer des auditeurs externes dans le cadre du nouveau système.

Parallèlement, le gouvernement envisage également d’exiger la révocation du statut de résident permanent des étrangers – dont le nombre devrait augmenter – s’ils ne paient pas d’impôts ou de cotisations d’assurance sociale.

Dans le cadre du nouveau système, les stagiaires pourront passer à un système de travailleurs qualifiés spécifié, introduit en 2019, qui permet des séjours allant jusqu’à 5 ans avec la possibilité d’obtenir la résidence permanente.

Fin juin, il y avait environ 358 000 stagiaires techniques étrangers.