Le Japon envisage de créer davantage de dépôts de missiles dans le cadre de sa nouvelle stratégie de sécurité

Le Japon appelle à la prudence face aux armes de la Corée du Nord et aux tensions entre la Chine et Taïwan

Le Japon a souligné la nécessité de faire preuve de prudence face aux efforts de la Corée du Nord pour renforcer ses capacités nucléaires et balistiques et aux tensions accrues entre la Chine et Taiwan dans un rapport annuel sur la défense publié vendredi.

Le livre blanc 2024 du ministère de la Défense, résumant les activités de défense et les défis de sécurité du pays, a également exprimé des inquiétudes quant à l'approfondissement des liens militaires entre Pyongyang et Moscou.

Concernant la Corée du Nord, le rapport note que depuis 2023, son renforcement militaire a été marqué par le renforcement de ses capacités nucléaires et de missiles, y compris la diversification des plateformes de missiles et l’amélioration des activités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance.

Le document cite les lancements par le pays de missiles balistiques intercontinentaux à propergol solide Hwasong-18 et ses mesures visant à mettre en orbite plusieurs satellites espions utilisant la technologie des missiles balistiques comme exemples de développements récents dans son renforcement militaire.

Ses activités militaires représentent une « menace encore plus grave et imminente que jamais » pour la sécurité du Japon, indique le journal, reprenant la formulation utilisée dans l'édition de l'année précédente pour décrire la situation.

Ces dernières années, la Corée du Nord a procédé à plusieurs essais de missiles balistiques en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, bien qu’il n’y ait pas eu d’essai nucléaire depuis 2017.

« Un geste symbolique de la Corée du Nord l'année dernière a été le progrès dans la solidification du carburant pour missiles, qui, selon nous, vise à rendre plus difficile la détection des préparatifs de lancement et à raccourcir le temps nécessaire à ces derniers », a déclaré un responsable du ministère de la Défense.

En novembre dernier, Pyongyang avait affirmé avoir lancé avec succès un satellite espion militaire après deux tentatives infructueuses plus tôt dans l'année. Le rapport indiquait que le satellite était entré en orbite autour de la Terre, mais que ses fonctions étaient « encore en cours d'analyse ».

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un prévoit de lancer trois autres satellites cette année, ont rapporté les médias d'État du pays.

Sur la base de renseignements recueillis et analysés conjointement avec les États-Unis et la Corée du Sud, le ministère de la Défense a conclu que la Russie avait utilisé des missiles balistiques nord-coréens dans ses attaques contre l'Ukraine « entre fin 2023 et début 2024 ».

Le mois dernier, le président russe Vladimir Poutine et Kim Jong Un ont conclu un accord de partenariat stratégique global lors de leur rencontre à Pyongyang. Il stipule une obligation d'assistance mutuelle entre les deux pays en cas d'agression contre l'un ou l'autre.

La Corée du Nord pourrait rechercher du pétrole et de la technologie militaire russes en échange de ses prétendues livraisons d’armes et de munitions à Moscou.

En ce qui concerne la Chine, le rapport la décrit comme un « défi stratégique sans précédent et le plus grand » et note que l'équilibre militaire entre la Chine et Taiwan « penche rapidement en faveur de la Chine », conformément à la formulation utilisée dans le livre blanc de l'année dernière.

Le journal indique que les tensions entre les deux rives du détroit pourraient s'intensifier compte tenu de l'intensification des activités militaires chinoises, notamment des exercices militaires à grande échelle autour de Taïwan en mai, après l'investiture du président taïwanais Lai Ching-te.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a exprimé vendredi le « profond mécontentement et la ferme opposition » de Pékin au livre blanc, affirmant qu'il « interfère gravement » dans les affaires intérieures du pays et « exagère encore et encore le récit de la menace chinoise, attisant les tensions dans la région ».

La Chine et Taïwan sont gouvernées séparément depuis 1949 en raison d'une guerre civile. La Chine communiste considère l'île démocratique comme une province séparatiste qui sera un jour réunie au continent, par la force si nécessaire.

Le ministère japonais s'est engagé à déployer des efforts dans une section nouvellement ajoutée pour construire et gérer efficacement les capacités de défense afin de justifier les fortes augmentations prévues des budgets de défense.

Le porte-parole chinois a critiqué l'augmentation du budget de défense de Tokyo, affirmant qu'elle avait « suscité une forte inquiétude dans le monde », et a exhorté le Japon à « réfléchir profondément à son histoire d'agression » et à « gagner la confiance de ses voisins asiatiques et de la communauté internationale au sens large par des actions concrètes ».