Le Japon et les îles du Pacifique s'opposent aux changements de statu quo face à l'influence de la Chine
Le Japon et les nations insulaires du Pacifique devraient exprimer leur ferme opposition à toute tentative unilatérale de changer le statu quo par la force ou la coercition dans un contexte d'influence croissante de la Chine dans la région lors d'un sommet la semaine prochaine, a montré samedi un projet de déclaration de la réunion.
Lors de la 10e réunion des dirigeants des îles du Pacifique qui se tiendra à Tokyo du 16 au 18 juillet, le Premier ministre Fumio Kishida prévoit également d'annoncer plus de 60 milliards de yens (380 millions de dollars) d'aide au développement au cours des trois prochaines années pour contrer l'influence de la Chine et rapprocher les nations insulaires du Japon, ont indiqué des sources proches du dossier.
Concernant le déversement par le Japon d'eaux usées radioactives traitées provenant de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi dans le Pacifique, le projet de déclaration salue la coopération du gouvernement japonais avec l'Agence internationale de l'énergie atomique pour garantir que ce déversement n'aura pas d'effets néfastes sur la santé humaine ou l'environnement marin. Cette question devrait être inscrite à l'ordre du jour des prochaines réunions.
Le document aborde également les principes de paix et de stabilité mondiales, de liberté et de démocratie, de développement durable, de l’État de droit et des droits de l’homme, ainsi que l’importance d’un « ordre international libre et ouvert fondé sur des règles » conformément au droit international.
Le changement climatique étant considéré comme la plus grande menace existentielle pour la région Pacifique, le projet souligne la nécessité urgente de prendre des mesures pour atténuer ses impacts et s’y adapter.
Il définit également une politique axée sur la coopération dans sept domaines, notamment le développement économique et le changement climatique, afin de concrétiser la stratégie formulée par le Forum des îles du Pacifique, un organisme régional impliquant l’Océanie, d’ici 2050.
Le document souligne également l’importance de lutter contre la propagation de la désinformation et salue le soutien du Japon au renforcement des capacités de cybersécurité.
Il exige que la Corée du Nord renonce complètement à ses armes nucléaires et à ses missiles balistiques, tout en répondant aux préoccupations humanitaires du pays, notamment la question des personnes enlevées par des Japonais.
Le sommet, qui a lieu tous les trois ans depuis 1997, implique le Japon et les 18 membres du PIF.
Le PIF comprend l'Australie, les Îles Cook, la Micronésie, Fidji, Kiribati, les Îles Marshall, Nauru, la Nouvelle-Zélande, Niue, Palau, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, les Îles Salomon, Tonga, Tuvalu, Vanuatu et les territoires d'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française.