Le Japon abandonne son mantra de réduction de la dépendance nucléaire dans son nouveau projet de plan

Le Japon abandonne son mantra de réduction de la dépendance nucléaire dans son nouveau projet de plan

Le Japon utilisera autant que possible l'énergie nucléaire ainsi que les énergies renouvelables, a montré mardi un projet de plan gouvernemental, s'écartant de sa détermination antérieure de minimiser sa dépendance à l'énergie atomique après la crise de Fukushima en 2011.

Le ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie a présenté le projet de plan énergétique de base, une orientation politique à moyen et long terme, lors d'une réunion d'experts. Le cabinet du Premier ministre Shigeru Ishiba devrait approuver le plan énergétique vers février.

On estime que l'énergie nucléaire représentera environ 20 pour cent de la production énergétique totale du pays au cours de l'exercice 2040, soit le même niveau que l'objectif pour 2030 de 20 à 22 pour cent, selon les projections du ministère. Elle repose sur l'hypothèse qu'une trentaine de réacteurs, soit la majorité des réacteurs existants, seront redémarrés.

Étant donné que la demande d’électricité devrait encore augmenter en raison, entre autres raisons, de la prédominance de l’intelligence artificielle et des centres de données, le gouvernement vise à répondre à la forte demande en assouplissant les exigences en matière de reconstruction des centrales nucléaires.

Dans le cadre de ces efforts, les services publics pourront remplacer les réacteurs destinés au déclassement par des réacteurs de nouvelle génération dans les locaux de n'importe laquelle de leurs centrales, selon le projet.

La proportion d'énergies renouvelables pour l'exercice 2040 devrait être d'environ 40 à 50 pour cent, soit presque le double des 22,9 pour cent de l'exercice 2023, tandis que l'énergie thermique devrait représenter environ 30 à 40 pour cent, soit une forte baisse par rapport à la part actuelle d'environ 70 pour cent.

Le ministère a laissé une certaine marge de manœuvre dans les perspectives de l'offre et de la demande d'électricité pour l'exercice 2040, car il est difficile de faire une prévision précise compte tenu de la complexité des innovations technologiques.

Alors que le gouvernement vise à faire progresser la décarbonation tout en garantissant un approvisionnement électrique stable, conformément à son objectif d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050, les efforts de décarbonation devraient faire augmenter le coût de la production d’électricité.

Le coût devrait être considérablement plus élevé en 2040 en raison de la nécessité de services auxiliaires ainsi que de l'augmentation des énergies renouvelables, connues pour leurs fluctuations de production affectées par les conditions météorologiques, selon le ministère.

Combinées à d'autres mesures nécessaires, les procédures d'ajustement pour faire correspondre l'apport et la production d'énergie, par exemple en réduisant la production thermique et l'exploitation de l'hydroélectricité par pompage-turbinage, pourraient faire grimper le coût de la production d'énergie nucléaire d'environ 1,5 fois au-dessus du coût estimé pour 2030, selon le ministère.

Le plan énergétique de base actuel, approuvé par le Cabinet en 2021, indique que le gouvernement accordera la priorité absolue à la maximisation de l'utilisation des énergies renouvelables. Mais le projet de nouvelle directive a abandonné cette expression.