La Chine inculpe un homme d'affaires japonais détenu pour espionnage
Un homme d'affaires japonais détenu à Pékin depuis mars dernier, soupçonné d'espionnage, a été inculpé par des procureurs chinois, a indiqué mercredi une source gouvernementale japonaise, et les prochaines procédures judiciaires devraient prolonger sa détention.
Un porte-parole d'Astellas Pharma Inc. a confirmé que l'homme, un cadre de la filiale locale de la société, avait été inculpé mais a refusé de faire d'autres commentaires en raison de la procédure judiciaire en cours. Le gouvernement japonais poursuivra ses efforts pour obtenir sa libération anticipée.
L'affaire devrait être jugée par le tribunal populaire intermédiaire de Pékin. La détention prolongée de cet homme, un ancien haut fonctionnaire de la Chambre de commerce et d'industrie japonaise en Chine âgé d'une cinquantaine d'années, pourrait avoir un impact négatif sur les investissements japonais en Chine et sur les échanges bilatéraux.
Il a été arrêté le 20 mars dernier, juste avant son retour prévu au Japon, et officiellement arrêté en octobre. Les autorités chinoises ont lancé une procédure pour déterminer s'il convient de l'inculper en mars prochain.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a réitéré son appel à la libération de l'homme d'affaires lors d'un sommet avec le président chinois Xi Jinping à San Francisco en novembre dernier.
L'ambassadeur du Japon en Chine, Kenji Kanasugi, a rencontré le citoyen détenu en janvier et mars de cette année, son prédécesseur Hideo Tarumi l'ayant fait en novembre dernier.
Selon la source, les responsables de l'ambassade du Japon ont effectué leur 16e visite consulaire avec lui le 23 juillet.
L'homme d'affaires aurait déclaré aux responsables de l'ambassade qu'il n'avait aucun problème de santé, ayant déjà reçu des médicaments pour son problème préexistant d'hypertension artérielle. L'ambassade continuera à fournir le soutien nécessaire à l'homme, notamment en contactant sa famille.
Sous la direction de Xi Jinping, la Chine a mis l’accent sur la sécurité nationale dans tous les domaines, qu’ils soient politiques, économiques ou culturels, et a renforcé la surveillance des étrangers et des entreprises étrangères.
En juillet de l’année dernière, Pékin a mis en œuvre une loi révisée sur le contre-espionnage qui a élargi la portée de ce qui constitue des activités d’espionnage pour préserver la sécurité nationale, une loi révisée sur la protection des secrets d’État étant entrée en vigueur en mai de cette année.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi chinoise sur le contre-espionnage en 2014, 17 citoyens japonais, dont l'employé d'Astellas, ont été arrêtés pour leur implication présumée dans des activités d'espionnage. Selon le ministère japonais des Affaires étrangères, cinq d'entre eux sont toujours en détention.