Le Japon s'engage à accorder une aide au développement "basée sur l'offre" en pensant à la Chine

Le Japon s’engage à accorder une aide au développement « basée sur l’offre » en pensant à la Chine

Le Japon s’est engagé vendredi à fournir une aide étrangère « sur la base d’offres » sans attendre que les pays bénéficiaires fassent des demandes, alors que Tokyo cherche à contrer les tentatives de la Chine d’accroître son poids économique dans le monde en développement grâce à des investissements économiques.

En combinant l’approche plus proactive avec son concept traditionnel « basé sur la demande », le Japon utilisera l’aide publique au développement comme l’un de ses « outils diplomatiques les plus importants », selon un plan de politique révisé approuvé par le Cabinet.

La première mise à jour du plan directeur de la politique d’APD depuis février 2015 intervient dans un contexte d’inquiétude croissante concernant les politiques d’aide au développement de la Chine, qui ont été critiquées pour avoir utilisé les prêts comme levier pour obtenir des concessions des pays emprunteurs, ce que l’on appelle la « diplomatie du piège de la dette ».

Le Japon a promis dans la proposition de politique modifiée de soutenir les pays en développement sur la base de « l’inclusion, de la transparence et de l’équité » sans recourir au « piège de la dette ou à la coercition économique », dans le but de garantir leur indépendance et leur durabilité.

Le ministre des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi a déclaré lors d’une conférence de presse plus tard dans la journée que la coopération au développement est « importante » car la construction d’une communauté internationale prospère, étayée par un ordre mondial libre et ouvert, est liée aux intérêts nationaux du Japon.

Le plan, quant à lui, fixait un objectif d’augmentation du budget de l’APD du Japon à 0,7% du revenu national brut, bien qu’une année cible pour atteindre l’objectif n’ait pas été spécifiée.

Le chiffre en 2022 était d’environ 0,4%, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques.

Le plan indique également que le Japon aidera les gouvernements bénéficiaires à développer leurs systèmes juridiques pour établir l’état de droit tout en accordant « toute l’attention » à la manière dont ces nations élaborent des politiques de lutte contre le changement climatique.

Un responsable du ministère des Affaires étrangères a déclaré aux journalistes que le Japon avait reçu plus de 140 commentaires publics sur une période d’un mois jusqu’au 4 mai sur le projet de proposition révisée, qui a été ouverte à la consultation en avril.